La RATP nous tue et nous ment depuis trop longtemps.Joignez vous à notre plainte et faisons éclater ensembles la vérité.
Pollution de l’air.
Le SAT-RATP, conscient du danger encouru par des milliers d’agents depuis plusieurs années à interroger la direction RATP sur ce sujet.
Des agents de stations, des gares, du GPSR, de la maintenance, des conducteurs de métro et de RER, des encadrants exercent leurs activités dans des espaces pollués sans que la RATP ne mette quoique ce soit en œuvre pour les protéger.
Cette situation est inacceptable et nous ne pouvions rester sans réagir. C’est pour cette raison que le SAT-RATP à déposé plainte contre:
La RÉGIE AUTONOME DES TRANSPORTS PARISIENS (« RATP »), établissement public à caractère industriel ou commercial, immatriculée au RCS de Paris sous le numéro 775 663 438, ayant son siège 54, quai de la Rapée - 75012 PARIS, prise en la personne de ses représentants légaux,
du chef de mise en danger délibérée d’autrui et de blessures involontaires délits prévus et réprimé par le Code pénal.
Nous invitons tous les agents qui le souhaitent à se joindre à notre plainte.
Pour cela, il vous suffit de nous adresser un mail au:
satratp@free.fr
Nous nous ferons un devoir de vous accompagner.
Nous ne pouvions faire autrement devant une direction qui nous déclarait lors d’une audience:
- La RATP accorde une importance majeure à la qualité de l’air dans les espaces souterrains. Depuis plus de 20 ans, la RATP agit pour améliorer la qualité de l’air, via son plan d’actions réparti selon 5 axes :
• Informer le public sur le suivi de la qualité de l’air
La RATP réalise des mesures en continu dans trois lieux représentatifs des espaces souterrains de la RATP depuis 1997 : Franklin D. Roosevelt Ligne 1, Châtelet Ligne 4 et Auber RER A (actuellement interrompu pour travaux de rénovation rendant la mesure impossible). Ces données sont consultables en temps réel via un site dédié. Des mesures ponctuelles, réalisées en différents points du réseau complètent ce dispositif. Plusieurs paramètres sont étudiés : paramètres climatiques (température, humidité relative), dioxyde de carbone, oxydes d’azote, particules fines…
• Diminuer à la source les émissions de particules
La RATP s’applique à généraliser sur ses nouveaux trains le freinage électrique par récupération, lequel tend à diminuer les émissions de particules à la source. Cela est d’ores et déjà effectif sur les lignes 2, 5, 9, 1 et partiellement la ligne 14 du métro. A court terme, les lignes 4, 14 et 11 du métro en bénéficieront, suivi de l’ensemble des lignes du métro parisien.
De plus, la RATP a débuté en 2019 le renouvellement de 12 locotracteurs électriques bimode utilisés lors des travaux d’entretien du RER, menés de nuit, permettant de réduire considérablement les émissions de particules fines.
• Améliorer le renouvellement de l’air
Un vaste plan d’investissement a été engagé d’afin de créer, renforcer ou renouveler des ventilateurs parmi les 340 présents en tunnel. La RATP améliore ainsi la disponibilité des ventilateurs tout en cherchant à renforcer les capacités intrinsèques de renouvellement d’air permises par chaque ventilateur. Sur la période 2021/2024, ce sont 57 M€ qui sont dédiés à ce programme ventilation.
• Innover pour mieux traiter l’air dans les stations et gares
La RATP et la Région Île-de-France sont tournées vers l’innovation et l’expérimentation de nouvelles solutions. L’expérimentation avec Wabtec en est la preuve. Aussi, en juin 2019, la RATP, en partenariat avec la Région Île-de-France et SUEZ, a inauguré le dispositif
« IP’AIR » une solution innovante de traitement de l’air par ionisation positive, dans la station de métro Alexandre Dumas (Ligne 2). Les résultats de ces tests ont montré une réduction de 20 à 30% selon la taille des particules. Après cette expérimentation qui est terminée des études sont à mener aujourd’hui pour améliorer l’intégration (encombrement, bruit…) de tels dispositifs en souterrain.
• Etude santé
Depuis près de 20 ans, le service de santé au travail engage des études épidémiologiques sur l’état de santé des agents actifs ou retraités. Ces études sont menées en lien avec des partenaires scientifiques extérieurs indépendants. Elles visent à mettre en évidence un éventuel impact de la qualité de l’air des espaces souterrains sur la santé des salariés. Aujourd’hui, les résultats sont rassurants.
Lors de cette audience, vos représentants ont bien entendu répliqué:
La pollution de l’air à l’intérieur des stations de métro et de RER est préoccupante.
Depuis des années, la RATP affirme surveiller le sujet au moyen d’un dispositif baptisé SQUALES, mais une nouvelle étude de RESPIRE et du Syndicat Autonome Tout RATP, réalisée dans 10 stations parisiennes, montre que les données de la RATP sont trompeuses.
Les valeurs ne correspondent pas à la pollution réelle dans les stations, avec des écarts qui atteignent un facteur 10. Nous exigeons qu’un véritable système de surveillance de la qualité de l’air soit mis en place et que ses données soient accessibles publiquement en permanence, car l’enjeu de santé publique est majeur quand 4 millions d’usagers et des dizaines de milliers de salariés utilisent quotidiennement les enceintes du métro parisien.
Dans une étude précédente publiée en septembre 2019, RESPIRE avait montré que la pollution de l’air à l’intérieur du métro atteint des niveaux énormes, jusqu’à 10 fois plus élevés qu’en surface. Si l’on utilisait les référentiels de l’air extérieur, de nombreuses stations seraient en pic de pollution permanent.
De plus, la pollution dans les stations est essentiellement composée de particules ultrafines, qui pénètrent plus profondément à l'intérieur du corps humain. L’enjeu est majeur.
Or, la RATP tarde à réagir. Elle a mis en place, il y a plusieurs années, un système de mesure de la pollution baptisé SQUALES. En théorie, ce système mesure la pollution dans 3 stations parisiennes : Auber, Châtelet et Franklin-Roosevelt. Dans les faits, la station de mesure d’Auber ne communique plus ses résultats depuis juillet 2018 ; celle de Châtelet n’a pas communiqué de données en 2018. (Données consultées le 22 janvier)
Respire et le Syndicat Autonome Tout RATP (SAT-RATP) ont fait appel à J.B R, directeur de recherche au LPC2E-CNRS à Orléans, qui a développé un outil de haute précision, baptisé LOAC, notamment installé depuis des années sur le Ballon de Paris, pour mesurer la pollution dans ces trois stations, mais aussi dans plusieurs autres lors d’une campagne de mesures réalisée avec le SAT-RATP, entre le 24 septembre et le 2 décembre 2020. Il apparaît que :
- Les données à Châtelet sont fausses : le capteur est encrassé et donne des valeurs surévaluées et incohérentes.
- Les données à Franklin sont à peu près correctes et plutôt basses car la station est bien ventilée.
- La station Auber est exposée à une pollution très importante, très au-dessus des valeurs habituelles. C’est peut-être pour cette raison que la RATP ne communique plus les valeurs de la station de mesure qui semble pourtant en fonctionnement et en bon état.
- Les capteurs de la RATP ne révèlent pas les pics très élevés, les "sursauts", que nous constatons - jusque 500 μg/m3 (soit dix fois le seuil d’un pic de pollution en extérieur) sur des durées courtes mais qui représentent une exposition majeure pour les agents et les usagers sur les quais.
- Les données dans les autres stations montrent une grande diversité de situations : les valeurs vont de 20 à 100 μg/m3 soit une échelle de 1 à 5, sans corrélation avec les données du réseau SQUALES. A l’intérieur d’une même station ayant des correspondances, les valeurs peuvent varier du simple au triple d’une ligne à une autre, comme nous le montrons dans le cas des stations Châtelet et place d’Italie.
- Les stations de RER semblent particulièrement polluées, peut-être parce que le freinage des rames de RER, plus lourdes, génère plus de particules à l’entrée en station.
- Le dispositif de purification de l’air installé dans la station Alexandre Dumas ne semble pas être très efficace : les niveaux moyens sur le quai en face du dispositif sont 5 fois supérieurs aux niveaux extérieurs, et des pics très élevés (sursauts) sont observés.
En conclusion, les capteurs actuels, mal entretenus et peu performants, ne donnent pas une image réaliste de la situation de la pollution dans les stations. Par ailleurs, la diversité des situations est telle que les 2 ou 3 capteurs de la RATP, même s’ils fonctionnaient correctement, ne pourraient en aucun cas donner une image fidèle de la situation sur l’ensemble du réseau.
“Notre étude montre que la RATP ne fait pas les efforts nécessaires pour évaluer sérieusement la qualité de l’air à l’intérieur des enceintes, alors que les niveaux mesurés atteignent des seuils préoccupants. Mesurer la gravité du problème est la première étape pour pouvoir le résoudre.
De plus, la RATP refuse de nous communiquer la cohorte EDGAR (Analyse de la mortalité par métiers des salariés et ex salariés de la RATP sur la période 1980-1999).
Elle refuse également de nous communiquer la cohorte EDGAR réalisée de 2000 à 2012.
La RATP préfère parler de qualité de l’air alors que les représentants du SAT-RATP parlent de pollution de l’air, dès lors il est clair que le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels prévu aux articles 4121-1, 4121-2 et 4121-3 du code du travail n’évoluera pas alors même que nous ne sommes plus dans les risques mais face à un danger dont les effets sur la santé sont connus.
Pour le SAT-RATP
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En attendant, prenez soin de vous.